Par : AlArab-tv.com
Les autorités algériennes frappent « de plus en plus souvent » leurs dissidents d’interdictions de voyager « arbitraires« , dénoncent lundi les organisations de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) et Mena rights group, qui déplorent un « harcèlement » des voix critiques.
Souvent « imposées sans notification officielle« , « illimitées dans le temps » et « quasiment impossibles (à) contester« , ces interdictions de voyager ciblent « arbitrairement des militants de la société civile, des dirigeants de partis d’opposition, des journalistes, des syndicalistes et d’autres personnes jugées critiques envers le gouvernement« , pointent les deux organisations dans un rapport publié lundi.
« Ces interdictions de voyager font partie d’une campagne plus large de harcèlement continu de ceux qui critiquent les autorités, visant à faire taire la dissidence et à éradiquer tout espace civique« , regrette Bassam Khawaja, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW.
« Même celles et ceux qui, injustement condamnés, ont purgé leur peine, ou bien ont été acquittés, continuent de subir des mesures punitives qui les privent de leur droit à la liberté de circulation« , poursuit-il.
Human Rights Watch et Mena rights group ont ainsi documenté 23 situations d’Algériens soumis à une interdiction de voyager, une pratique qui, disent ces deux organisations, « s’est intensifiée depuis 2022« .
« L’emploi récurrent et arbitraire d’interdictions de voyager à l’encontre de personnes critiques est alarmant en Algérie, sachant que les cas que nous avons répertoriés ne représentent que la partie émergée de l’iceberg« , remarque Alexis Thiry, conseiller juridique à MENA Rights Group. Cette pratique « viole les obligations internationales de l’Algérie » et a « des effets dévastateurs sur les droits des individus« , dit-il encore.
Dans la plupart des cas, les interdictions ont été soit « imposées arbitrairement par les forces de sécurité« , soit « ordonnées par un procureur de la République« , critiquent les deux organisations. Même celles imposées par un procureur « bafouent souvent les exigences de la loi algérienne et vont à l’encontre des normes internationales portant sur la liberté de circulation« , soulignent-elles encore.
Avec AFP