Par-alarabtv-MAP Des sociologues et des experts ont souligné, jeudi à Fès, que la famille constitue une structure centrale dans la prise en charge sanitaire et sociale des individus. Prenant part au 10è congrès international des sciences sociales et santé, ces experts ont estimé

Fès: Un congrès international souligne le rôle de la famille dans le domaine des soins

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Fès: Un congrès international souligne le rôle de la famille dans le domaine des soins

Des sociologues et des experts ont souligné, jeudi à Fès, que la famille constitue une structure centrale dans la prise en charge sanitaire et sociale des individus.

Prenant part au 10è congrès international des sciences sociales et santé, ces experts ont estimé que dans certains pays du Sud, les familles assurent un rôle essentiel, en particulier dans les domaines de la santé mentale, des soins à domicile et de l’accompagnement des maladies chroniques, mettant en lumière une réalité souvent négligée par les approches classiques de la santé.

S’exprimant à cette occasion, le directeur du Laboratoire de Sociologie et de Psychologie au sein de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès (USMBA), Mohammed Ababou, a mis en avant, le rôle central que jouent les familles dans les pays du Sud en matière de protection sociale et de soins de santé, ajoutant qu’”au-delà de leur fonction affective, les familles assurent une grande partie du soutien médical, psychologique et social, notamment en matière de santé mentale, de soins à domicile et de prise en charge des maladies chroniques”.

Il a également salué les travaux pionniers de chercheurs comme Geneviève Cresson, qui ont mis en lumière la contribution essentielle des mères dans les soins domestiques, soulignant par ailleurs l’importance d’adapter les outils d’analyse des sciences sociales aux nouvelles réalités familiales, façonnées par les mutations économiques, culturelles et sociales contemporaines.

Concernant le congrès, M. Ababou a fait état de la réception de près de 190 propositions d’interventions et de participations, notant qu’après une sélection rigoureuse, 25 ont été finalement sélectionnées pour être présentées au cours des deux journées du colloque.

Intervenant également à cette occasion, l’enseignant-chercheur à l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux, Jean-Noël Ferrié, a mis en avant la nécessité de mieux comprendre le lien entre les sciences sociales et la santé, notant que la santé ne se limite pas à des questions médicales ou biologiques, mais dépend aussi fortement de la manière dont la société est organisée.

“La maladie et la santé sont des réalités sociales”, a-t-il poursuivi, précisant qu’”elles ne se vivent pas seulement dans les hôpitaux ou chez les médecins, mais aussi dans les relations humaines et les structures familiales”.

Et d’ajouter que pour cette édition, le thème choisi porte sur le rôle de la famille dans la santé, “car c’est souvent dans la famille que la maladie se déclare en premier, et que ce sont les proches qui deviennent naturellement les aidants”, soulignant que “lorsque les services publics sont insuffisants, ce sont les familles qui jouent un rôle essentiel en apportant du soutien au malade”.

De son côté, la directrice de la branche sociologie au sein de l’USMBA, Asmae Benadada, a souligné que l’art, et en particulier la musique, peut jouer un rôle essentiel dans le soutien aux personnes malades, en favorisant le bien-être psychologique et en créant du lien.

Le laboratoire, a-t-elle enchaîné, s’est ainsi ouvert à des recherches sur l’usage de l’art comme outil thérapeutique, qui peut apaiser la douleur, réduire l’isolement et contribuer à une meilleure qualité de vie”, ajoutant qu’en associant la sociologie à l’expression artistique, il devient possible d’explorer de nouvelles formes de soin, plus humaines et plus sensibles.

Les travaux de ce congrès, organisé sur deux jours, en partenariat avec l’université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès, le Centre national pour la recherche scientifique et technique à Rabat, le centre “Afrique dans le Monde” de Bordeaux, l’Institut d’études politiques de Bordeaux, l’Institut national de l’action sociale à Tanger et le centre Paul Pascon de recherches sociologiques à Ben Guérir, s’articulent autour du thème de “La famille comme pilier de la protection sociale et de soins de santé : regards croisés et expériences issues des pays du Sud.”

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