Par- alarabtv
La France a démontré sa capacité « à répliquer sans hésiter et avec fermeté » face à l’Algérie mais elle devra « à terme » reprendre le dialogue avec Alger « dans l’intérêt des Français », a estimé mercredi le chef de la diplomatie française sur France Inter.
« Je dis simplement que si nous voulons des résultats pour les Françaises et les Français, il nous faudra un jour ou l’autre revenir à un dialogue franc, lucide et exigeant » avec les autorités algériennes, a déclaré Jean-Noël Barrot, au lendemain de l’annonce par l’Elysée de l’expulsion de 12 agents consulaires algériens, en représailles à des mesures similaires prises par l’Algérie.
Au moment où des critiques s’élèvent en France sur une ligne jugée trop modérée de la part du ministre français des Affaires étrangères, ce dernier a défendu la méthode.
« Nous avons intérêt à avoir une relation normale avec l’Algérie, à sortir des tensions pour que nous puissions expulser les Algériens en situation régulière, que nous puissions avoir un dialogue sur le renseignement, sur la lutte contre le terrorisme, que nous puissions aussi obtenir la libération de notre compatriote Boualem Sansal aujourd’hui détenu arbitrairement en Algérie« , a-t-il dit.
Le dialogue est « la seule manière de résoudre durablement les tensions« , a-t-il ajouté, jugeant « irresponsables » ceux qui prônent autre chose que le dialogue.
« Il fallait donner sa chance au dialogue« , a-t-il dit alors qu’il s’est rendu début avril à Alger où il a rencontré son homologue Ahmed Attaf et le président Abdelmadjid Tebboune. « Nous avons obtenu des engagements« , a-t-il ajouté.
« C’est une décision judiciaire indépendante qui a provoqué une réaction totalement disproportionnée et brutale à laquelle nous ne pouvons que répondre avec fermeté« , a rappelé le chef de la diplomatie française.
Les autorités algériennes ont déclaré dimanche persona non grata douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur, leur donnant 48 heures pour quitter l’Algérie, en réponse à l’arrestation en France, puis à sa mise en détention, d’un agent consulaire algérien.
L’Algérie avait défendu lundi soir sa décision « souveraine« , faisant porter au ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau « la responsabilité entière » de ce regain de tensions. Cette figure de la droite française s’est fait le porte-voix ces derniers mois d’une ligne de fermeté face à l’Algérie, notamment en matière migratoire.
Avec AFP